Les démences liées à l’âge : en déclin

Plusieurs études sérieuses tendent à prouver que les différentes formes de démences chez les personnes âgées baissent. La hausse du niveau d’éducation pourrait l’expliquer.

Le nombre de cas supposés de la maladie d’Alzheimer diminue : cette nouvelle arrive à contre-courant des nombreuses prévisions sur l’explosion des démences et troubles cognitifs. La catastrophe annoncée, liée au vieillissement inexorable de la population mondiale, n’est pas inéluctable.

Ces deux dernières années, plusieurs études publiées dans de grandes revues médicales pointent la même tendance dans différents pays : une diminution du nombre de nouveaux cas au cours des dernières décennies. Ces données sont issues, en particulier, de la fameuse cohorte américaine de Framingham, dévoilée en 2016, qui constate une baisse moyenne de 20 % de l’incidence des démences, constat confirmé par une autre étude menée aux États-Unis sur 20 000 personnes âgées de plus de 50 ans : entre 2000 et 2010, la prévalence de la démence chez les plus de 65 ans est passée de 11,7 à 9,2 %. Une autre cohorte, dite de Rotterdam, a également montré une baisse de 20 % des démences entre 1990 et 2000. Une tendance comparable a été décrite au Danemark, puis au Royaume-Uni.

Les auteurs ont découvert avec surprise que cette baisse est significative chez les personnes avec un niveau d’études au moins équivalent au bac, et notamment chez les hommes. On devient vieux de plus en plus tard, et la culture y joue un rôle essentiel. Ce recul de la vieillesse résulte, bien sûr, des progrès médicaux, du mode de vie, mais une éducation plus forte de toute la population mondiale favorise cette baisse.

Comme tout organe, notre cerveau se dégrade mais deux processus contradictoires entrent en jeu : un vieillissement qui va vers une dégradation de nos capacités, et à la fois, des processus de compensation (appelés « réserve cognitive »), nous aidant à mieux résister, et qui se renforceraient à tout âge. Cette compensation se renforce par une activité physique régulière, une sociabilité épanouie lors de la retraite, mais diminuerait avec la prise de médicaments sédatifs comme les benzodiazépines qui favoriseraient le déclin cognitif (étude Inserm et Université de Montréal de 2017).

SourceSud-Ouest