Pas de parité H/F devant Alzheimer

On ne souffre pas d’Alzheimer de la même manière si l’on est un homme ou une femme. Cette information devrait être bien plus prise en compte dans les approches thérapeutiques face à la maladie alertent certains experts.

Les médicaments anti-Alzheimer n’étant plus remboursés depuis début août, il faut trouver de nouvelles pistes pour améliorer la prise en charge des patients et lutter plus efficacement contre la maladie (voir article sur les approches non-médicamenteuses).  Et si l’une d’elle concernait le sexe des malades ?

C’est la position soutenue par le professeur Harald Hampel, expert international de la maladie Alzheimer et auteur principal d’une étude parue récemment dans la revue Nature Reviews Neurology. Elle a été menée par le « Women’s Brain Project », un groupe de scientifiques internationaux qui militent pour une médecine sensible au sexe des patients, et l’ »Alzheimer Precision Medicine Initiative ». Ses résultats montrent que les différences hommes/femmes se révèlent utiles pour le diagnostic et le traitement des malades d’Alzheimer, dont, rappelons-le, 60% sont des femmes. Et que l’approche unique, sans distinction de sexe, n’a pas donné de bons résultats.

Les femmes présentent un déclin cognitif et une atrophie cérébrale plus rapides que les hommes une fois les premiers symptômes apparus. Les médecins participants à cette étude militent pour que les différences soient mieux prises en compte dans les modèles personnalisés de prévention, de diagnostic et de traitement des maladies comme celle d’Alzheimer et autres démences.

L’espérance de vie plus grande n’explique pas tout non plus. Selon d’autres études (présentées lors de la conférence de l’AAIC à Chicago fin juillet) il faut prendre en considération la physiologie des femmes, l’impact des grossesses, l’influence de la fertilité, de la reproduction et des hormones, de multiples facteurs qui peuvent jouer un rôle sur le développement de la maladie. Sans qu’il y ait consensus sur la question au sein de la communauté scientifique internationale, on peut dire que le sujet de l’inégalité H/F face à la maladie gagne du terrain.

Sources : sante-sur-le-net.com, Leparisien.fr