Projet de loi sur les aidants : de vraies perspectives

Après la mission sur les EHPAD, la Commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale a examiné le 23 janvier les conclusions d’une autre mission sur les aidants familiaux, confiée à Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône.  Elle préconise une batterie de mesures destinées à améliorer les conditions de vie (congés, frais de santé, retraite, formation…) des proches aidants de personnes dépendantes.

Dans son rapport, la mission parlementaire préconise de créer un statut spécifique, qui permettrait d’indemniser le congé du proche-aidant (instauré par la loi d’adaptation de la société au vieillissement en 2016) et de prendre en compte cette tâche non visible dans les droits à la retraite. Pour le député, les proches-aidants fournissent un travail gratuit, informel qui vient au mieux en complément voire au secours de la solidarité publique qui n’est pas à la hauteur.

Cette proposition a été adressée à Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, accompagnée d’autres aménagements, comme un allongement de la durée de ce congé (limité à un an actuellement), ou de davantage de souplesse dans sa mise en œuvre (télétravail pour les aidants en activité professionnelle, meilleures options de fractionnement du congé…).

Le droit au répit devrait également être amélioré tout comme la situation des proches-aidants au regard de la retraite. Autre piste intéressante : étendre la majoration de la durée d’assurance vieillesse aux proches-aidants de personnes dépendantes, selon le dispositif déjà existant pour les aidants de personnes handicapées.

La mission suggère aussi d’instaurer une prise en charge à 100% des dépenses de santé des proches-aidants, souvent confrontés à des situations d’épuisement, avec des conséquences parfois très graves pour leur santé. Une consultation annuelle avec un psychologue serait instaurée.

Parmi les autres idées pratiques de ce projet de loi : offrir un meilleur accompagnement en mettant en place des guichets uniques au niveau local, ou en lançant un grand plan de formation qualifiante des aidants. Le député souligne que les métiers de l’accompagnement des personnes âgées doivent être revalorisés : des professionnels qui exercent dans de bonnes conditions seront mieux à même d’épauler les aidants.

Sources : silvereco.fr , agevillage.com