Prédire l’évolution de la maladie avec précision

Dans une étude américaine récente, des chercheurs montrent qu’il devient possible de prédire l’évolution de la maladie d’Alzheimer et ses atteintes du cerveau avec plus de précision qu’aujourd’hui. Une vraie avancée.

Dans une étude publiée tout début janvier 2020 dans la revue Science Translational Medicine, des scientifiques du Centre de la mémoire et du vieillissement de l’Université de San Francisco (UCSF) expliquent comment ils sont parvenus à prédire la disparition progressive des neurones du cerveau au cours de la maladie d’Alzheimer. Rappelons qu’il est difficile actuellement de quantifier avec précision la mort des neurones du cortex comme le rappelle le Pr Bruno Dubois dans son livre « Alzheimer, la vérité sur la maladie du siècle » (voir article), même si on estime à plus de 20 % leur disparition au cours de la maladie.

Suivre la progression de la protéine Tau

Pour cette étude, les chercheurs ont développé des outils d’imagerie cérébrale non invasifs de type TEP* pour analyser la dégénérescence des neurones sur plusieurs mois, et voir si la localisation de l’accumulation des  protéines Tau et amyloïdes – facteurs clés de la dégénérescence du cerveau – au début de la maladie pouvait prédire une dégénérescence cérébrale ultérieure.

Les résultats par imagerie TEP ont pu mesurer l’ampleur de l’atrophie à venir, ainsi que les endroits où elle se produirait, ce qui est une avancée significative. L’étude a pu déterminer le niveau de dégénérescence du cerveau des participants (pris au stade précoce de la maladie) 15 mois plus tard. Les modèles d’accumulation de tau ont prévu l’atrophie aux mêmes régions du cerveau avec plus de 40% de précision.

Ces résultats, qui demandent à être confirmés par d’autres études, répondent à la demande légitime des malades et de leurs proches :  lors du diagnostic savoir ce que leur réserve l’avenir, à quelle vitesse progressera la maladie, sous la forme d’une longue disparition de la mémoire ou d’une démence rapide, ou encore combien de temps peuvent-ils espérer rester autonome. Des questions auxquelles les médecins, neurologues et spécialistes d’Alzheimer ne pouvaient répondre avec précision faute d’outils adaptés. Autre avantage, cette innovation devrait aider à choisir l’approche thérapeutique la plus adaptée à chaque patient.

* Tomographie par émission de positons (TEP) à l’aide de deux traceurs différents pour mesurer les niveaux de protéine amyloïde et de protéine tau dans le  cerveau des participants de l’étude au stade clinique précoce de la maladie d’Alzheimer.

Sources : LeFigaro.fr, Pourquoidocteur.fr