Par Dr Alfred SAILLON, psychiatre
Tel était le titre du colloque organisé en janvier 2016 par l’association France Alzheimer. Le thème du colloque était « reconnaître la parole des malades » et comment en tenir compte afin que le malade retrouve une identité pleine et reconnue.
J’aurais aimé un titre plus signifiant tel que “Alzheimer, un langage à décoder”, tel que “Les paroles de l’Alzheimer” ou “Etre à l’écoute et communiquer avec l’Alzheimer” ou encore “Décoder les langages de l’Alzheimer”. En effet l’aphasie, l’une des manifestations de la maladie d’Alzheimer, va rapidement perturber la communication verbale, “la parole” du malade. Les mots vont manquer ou ne plus exprimer sa pensée et entraîner des incompréhensions. Cette sensation d’incommunicabilité peut entraîner un sentiment de frustration pour le malade et sa famille et un glissement progressif vers la dépression.
L’aidant “naturel” ou professionnel doit donc apprendre à décoder les autres modes d’expressions que nous possédons tous, et ce, au même titre que les malades. Tels qu’un trouble du comportement, une mimique, des attitudes corporelles, les expressions émotionnelles (rougeur, sudation, tremblements, raideur, etc.). Autant de signaux plein de sens au travers desquels le malade s’exprime et nous adresse des messages. À nous d’y répondre au mieux. Il ne faut pas négliger un refus de s’alimenter, un refus de s’hydrater, autres messages qui nous sont adressés.
Les orateurs du colloque ont tous mis l’accent, à juste titre, sur les divers modes d’expression pleins de “sens” que peuvent nous adresser les malades d’Alzheimer même aux stades les plus avancés de la maladie. Je rappelle l’engagement de notre charte d’être toujours à l’écoute de nos résidents Alzheimer et de tenir compte de ce qu’ils nous disent avec leur « langage », quel qu’il soit.