Le manque de sommeil favoriserait Alzheimer

Et si le manque de sommeil favorisait le mécanisme qui conduit à la maladie d’Alzheimer ? C’est l’hypothèse émise récemment par une équipe de l’École de médecine de l’université Washington à Saint-Louis (USA).

Quel rôle joue le sommeil dans le développement des fameuses plaques amyloïde cérébrales et de peptide bêta-amyloïde (voir article sur le sujet) ? Les auteurs de l’étude et leurs collègues ont fait appel à 8 volontaires de 30 à 60 ans, sans réels troubles de sommeil ou de mémoire. Chacun pouvait, au hasard, faire une nuit normale, ne pas dormir, ou dormir avec un narcotique qui augmente le sommeil profond. Les personnes étaient surveillées pendant ces « scénarios » et portaient un cathéter lombaire qui permettait de récolter un peu de liquide céphalorachidien (dans lequel baigne le cerveau et la moelle épinière) pour mesurer les taux de peptides bêta-amyloïdes présents, que l’on sait liés au développement d’Alzheimer. Six mois plus tard, les 8 participants sont revenus expérimenter un des trois autres scénarios dans les mêmes conditions.

Résultat : les taux de peptide bêta-amyloïde chez les personnes privées de sommeil étaient de 25 à 30 % plus élevés que ceux qui avaient dormi normalement. Ceux qui ont pris le narcotique avaient des niveaux de bêta-amyloïde équivalents aux testeurs au sommeil normal.  Pour les chercheurs, c’est la démonstration que la perturbation du sommeil conduit à un risque accru de maladie d’Alzheimer par un mécanisme bêta-amyloïde, à cause de la surproduction du peptide délétère pendant la phase de privation de sommeil. L’hypothèse avancée est que la production du peptide est liée à une activité neuronale plus élevée pendant l’éveil et baisse lorsque le cerveau est en phase de sommeil profond.

Or, l’on sait que chez les personnes âgées, la qualité du sommeil s’altère, devenant plus fragmenté, le dépôt d’amyloïde dans le cerveau s’accélère. Les  chercheurs recommandent de  privilégier une période de sommeil entre 7 et 8 heures, d’éviter de fragmenter le sommeil en préservant une vraie alternance jour/nuit, et de consulter pour des troubles comme l’apnée du sommeil.

Source : Sciences & Avenir

Voir un autre article sur les troubles du sommeil et Alzheimer.